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HITZA PITZ Allande Socarros

GOGOETA ASKEAK - PENSÉES LIBRES “Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre.” Georges Orwell

Le journaliste espagnol et les totalitaires

10 mai 2000

 

Attenter à toute vie est un acte grave. De ce point de vue, la vie d'un journaliste ne vaut pas plus que celle de tout autre acteur social, voire même que celle d'une simple personne. Mais, s'agissant d'un vecteur d'opinion, faire taire la voix d'un journaliste revêt un degré de gravité supplémentaire car c'est à la liberté d'opinion, d'expression que l'on s'attaque.

 

José Luis Lopez de Lacalle, assassiné probablement par ETA, était un journaliste, même si ses prises de position publiées dans le quotidien El Mundo avaient de quoi susciter l'aversion, au Pays basque. L'ancien résistant communiste était devenu le porte-plume fielleux des secteurs espagnolistes les plus viscéralement opposés aux droits du peuple basque, en particulier le droit à l'autodétermination. Ses articles étaient des brûlots où les analyses à l'emporte-pièce le disputaient à la diffamation caractérisée, en particulier celui du 2 mai dernier où il estimait que "Le PNV (Parti Nationaliste Basque - parti d' obédience démocrate chrétienne, majoritaire dans la Communauté Autonome Basque - NDLR) est tenu par beaucoup d'intérets. Ce qu' il recherche c'est de 'faire le voyage' avec ETA en wagon-lit..."

 

Certes, José Lopez de Lacalle était sûrement un journaliste asservi aux intérêts de Madrid... mais il avait le droit de l'être ! Le seul moyen de le combattre c'était d'émettre des opinions allant à l'encontre de ses thèses, argumenter par la raison ou par la passion, mais toujours par les idées. C'est, à l'évidence, un concept qui échappe à ETA et ses procédés sont ceux d'une organisation fondamentalement totalitaire. Une organisation pour qui - apparemment - les journalistes doivent être soit des zélateurs de propagande, soit des journalistes morts ! Inquiétante future société que celle où de soi-disant combattants de la liberté se permettraient d'être des censeurs de mort et où penser et dire seraient susceptibles de mener au cimetière.

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