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HITZA PITZ Allande Socarros

GOGOETA ASKEAK - PENSÉES LIBRES “Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre.” Georges Orwell

Pays Basque : union sacrée a Biarritz

14 décembre 2000

 

Didier Borotra, maire UDF de Biarritz, se prendrait-il pour le José Rossi du Pays Basque ? Toutes proportions gardées et sans vouloir comparer des collectivités dont les champs d'interventions sont différents, la municipalité biarrote et l'Assemblée Territoriale de Corse ont un air de ressemblance... sur le plan de la coloration arc-en-ciel de leurs majorités respectives.

 

Chacun sait ce qu'il en est de l'alliance d'intérêts qui donne sa composition à la majorité liberalo-nationaliste présidée par le JR corse. On sait moins que depuis l'an de grâce 1995, Biarritz l'Impériale, celle où se pressa si longtemps la Jet Society mondiale, celle où aujourd'hui encore les requins de la finance viennent s'encanailler dans son casino rococo, est gérée par une majorité municipale qui regroupe une palette allant des libéraux bons teints aux abertzale (de gauche ?), en passant par des transfuges du PS et quelques écologistes du cru ayant survécus à la bétonisation ambiante... le tout sous la houlette de Borotra le centriste, secondé par un premier cercles de fidèles entre les fidèles.

 

Borotra qui réussit cette année là à atomiser le déjà bancal PS biarrot et à s'allier les bonnes grâces des abertzale locaux, attirés par les lambris dorés de l'Hôtel de Ville. D'une pierre deux coups... et vogue l'Arche de Noé aux couleurs de Biarritz, sur les flots apaisés de l'océan des convoitises. Aujourd'hui, il nous remet ça, avec cette fois l'objectif de semer la zizanie au sein du RPR et dans les rangs des abertzale, sous couvert encore une fois d'union sacrée pour la félicité de Biarritz.

 

Max la menace va-t-il nous jouer les De Gaulle?

En engageant des discussions avec Max Brisson, chef local du parti chiraquien et en lui proposant d'intégrer avec ses amis la liste de la majorité municipale aux prochaines élections, Borotra a exacerbé les contradictions parmi le collectif abertzale Miarritze Bestelakoa (Biarritz Autrement). Suite à une réunion houleuse où une assez large majorité a accepté de continuer à jouer les faire-valoir de Borotra, un certain nombre de militants et un des quatre conseillers municipaux abertzale ont estimé que, décidément, cela en était trop et sont sortis de la salle des débats.

 

Max Brisson, lui, s'est, semble-t-il, fait remonter les bretelles par sa patronne Michèle Alliot-Marie qui se trouve être à la fois présidente nationale du RPR et maire de Saint-Jean-de-Luz, situé à quelques encablures de Biarritz. MAM et ses acolytes estiment que les néo-gaullistes et les abertzale ne peuvent cohabiter dans la même équipe municipale, car ce serait se compromettre avec "ceux qui ont des principes allant à l'encontre de L'Etat et de la République". Diantre, on n'avait pas vraiment remarqué, en 6 ans de cogestion municipale, que les édiles municipaux de Biarritz étaient de tels foudres de guerre!... Max a (timidement) brandi la menace de continuer sa partie sans tenir compte des oukases parisiennes mais il n'est pas sûr qu'il aille jusqu'à jouer les De Gaulle.

 

Ça sent le Rossi...

Que feront les abertzale qui ont finalement dit "Brisson là" ? Iront-ils jusqu'à monter une liste ? Rien n'est moins sûr, car dans le jeu de dupes biarrot, les dés sont singulièrement pipés. Jakes Abeberry maire adjoint à la culture compte bien sur son emprise réelle sur les abertzale de Biarritz et sur son influence, non moins certaine, dans le mouvement nationaliste basque en général pour, contre vents et marées, continuer à poser ses jalons. Avec en point de mire d'être un jour calife à la place du calife, c'est à dire devenir maire de Biarritz. Pour ce qui serait un point d'orgue dans sa carrière politicienne, il lui faut des troupes disciplinées, disposées à marcher dans toutes alliances de circonstances, à prêter la main à toutes les combines de pouvoir. Mais à utiliser sans vergogne une sensibilité politique qui devrait être porteuse d'une autre conception de la politique comme marchepied de ses ambitions personnelles, il arrive un moment où certains esprits s'échauffent devant ce dévoiement et où ça finit par sentir... le Rossi !

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